Les Femen de retour en France: conférence de presse 27/6/2013

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http://www.bfmtv.com/societe/femen-retour-france-nous-ne-regrettons-rien-547570.html

Pauline, Marguerite et Joséphine, les trois Femen, libérées mercredi soir des geôles tunisiennes, s'expriment pour la première fois jeudi sur leurs conditions de détention.

Toujours combattives, mais visiblement soulagées, les trois Femen libérées dans la nuit à Tunis sont arrivées jeudi à Paris. Les deux Françaises Pauline Hillier et Marguerite Stern, et leur camarade allemande Josephine Markmann s'expriment pour la première fois et évoquent les conditions de leur mois de détention en Tunisie, pour leur action seins nus.

Les trois jeunes femmes ont été incarcérées un mois à la prison de Manouba, en banlieue de Tunis. Les trois activistes qui risquaient la prison ferme ont finalement été libérées mercredi soir et rapatriées dans la foulée en France.

Serrées les unes contre les autres, le visage grave, vêtues d'un t-shirt blanc au logo des Femen, une couronne de fleurs sur la tête, les jeunes femmes ont longuement répondu aux questions des journalistes.

Pauline Hillier explique d'abord que leurs conditions de détention allaient "de mal en pis" et qu'elles ont tout fait pour pouvoir sortir avant que cela ne les "détruise". Elles ont d'abord été interceptées devant le palais de justice. "Ca a commencé par l'enfermement dans une pièce sombre, dans laquelle nous avons été frappées par les services de police et insultées".

"On nous a traînées dans des escaliers en nous criant de courir"

"Après ça, on a été conduites en aveugle, penchées en avant, dans une espèce de course poursuite complètement improbable à travers le palais de justice, où on nous a traînées dans des escaliers en nous criant de courir pendant que d'autres personnes nous poursuivaient en nous donnant des coups de pieds", raconte encore Pauline Hillier.

Les jeunes femmes sont alors transportées menottées dans une première prison mixte "dans des camions, où il fait toujours très chaud et qui ne sont pas ventilés, et où il n'y a pas de lumière", poursuit Pauline. "Là-bas c'est pire que tout. (...) Quand on arrive il y a du sang sur le sol, des  hommes avec des cicatrices fraîches. On vous met contre un mur, vous patientez un long moment avant d'être mis en cellule. Vous dormez sur des couvertures pleines d'urine, au milieu des taches de sang".

Les trois Femen ont ensuite été conduites à Manouba "bien loin d'être une prison qui respecte les droits de l'homme". Pauline Hillier évoque ainsi des "humiliations psychologiques et physiques quotidiennes", comme les "fouilles au corps", où il faut "se déshabiller entièrement, se mettre accroupies", "si tout se passe bien vous n'êtes pas frappées ou giflées" précise Pauline qui raconte qu'elles ont été "frappées violemment" pendant leur première fouille au corps.

"La promiscuité est terrible, la nourriture est apportée dans un seau, apportée par terre, sans cuiller, ni assiette. Ni draps, ni vêtements ne sont fournis. "On a pris une douche en un mois" précise-t-elle.

"Les Femen ne regrettent jamais"

Contraintes d'émettre des regrets pour pouvoir sortir de prison, mais "sans jamais formuler des excuses", les jeunes femmes affirment ne rien regretter. "Les Femen ne regrettent jamais. Nous ne regrettons ni notre action, ni celle d'Amina" précise Pauline. "On va continuer le combat, mais pas sur le territoire tunisien". Amina est une jeune militante Femen tunisienne toujours emprisonnée.

"On n'a pas choisi la Tunisie", complète Marguerite Stern, c'est Amina qui a insufflé ce début de révolte et on l'a suivie. (...) c'est un symbole de début de rébellion de la jeunesse tunisienne, des femmes tunisiennes."

"Il faut s'enlever cette image de la Tunisie comme d'un pays vraiment démocratique, où tout se passe bien, et qui est un exemple pour le monde arabe" conclut Pauline.


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